Log 19. Un ciel vanille
Pensée du jour : "Chacun répond un jour de ses actes"
Fond musical : The Killers - Mr. Brightside
Dans un monde comme le nôtre, qui engendre lui même ses propres Patrcik Bateman (American Psycho) ou Octave (99F), la seule chose qui peut sauver notre humanité semble être l'amour, le vrai, l'authentique, le non formaté. C'est du moins le message que semble vouloir faire passer le film de Jan Kounen, adapté du roman de Beigbeder. La volonté de pondre une nouvelle critique de la société à travers un film tel que celui ci est plutôt louable, mais c'est raté. Déjà vu.
Là où Bret Easton Ellis nous offrait un coup de poing dans la figure avec un roman dont chacun tire ses propres enseignements, ici vous avez droit à cette formidable morale de fin sur le budget annuel consacré à la pub, budget qui pourrait stopper la fin dans le monde. Et alors, quel est le but recherché ? Vous croyez que les gens vont sortir du ciné en voulant sauver le monde ? Ils vont brutalement arrêter d'acheter leur yahourt préféré ? Trop prétentieux tout ça, pas assez subtil. Un bon conseil, même si ce n'est pas mon genre de dire aux autres ce qu'ils ont à faire, lisez plutôt "Glamorama".
Moi non plus je n'aime pas la société de consommation dans laquelle nous vivons, mais je ne serais pas plus heureux dans la jungle. Tout ça m'est bien égal, le décor autour de moi, la nourriture que je mange ... Tout ce que je demande, c'est qu'on me réveille de toute cette futilité. Il paraît que chacun porte en lui les clés de son salut ou de sa damnation. Personnellement, j'ai déjà laissé tomber tout ce qui avait vraiment de la valeur il y a longtemps.
Depuis, je me rêve une nouvelle vie pleine de nouveaux amis, de nouveaux amours, de nouvelles possessions matérielles (ok, deux de ces trois éléments existent vraiment). Je sais que des gens tiennent à moi, mais ils ne se rendent pas compte que je suis lentement en train de partir. Peut être est-ce cela, la réelle damnation ? Pourtant, même si c'est hypocrite de ma part, je trouve toujours quelque chose à quoi me raccrocher, quelque chose qui vaut le coup. Ces temps ci, quelqu'un attire ma curiosité. L'absurdité universelle, omniprésente, totalitaire, sera toujours là Beigbeder, c'est désormais un acquis. On y changera rien et moi, ça ne m'empêche pas de dormir. Bientôt, je sais que ça ne m'atteindra plus. Soit je me serai laissé aller au néant, soit j'aurai été réveillé.
Je me rends compte à quel point tout ce récit peut paraître sombre. Pourtant ma vie n'est pas dénuée de saveur, loin de là. Simplement je crois qu'en tant qu'inadapté, mon psychisme fait régulièrement le plein de "ras le bol". Dans ces moments là, je n'ai plus envie de rien, simplement de devenir une coquille vide. Verser ici le surplus me permet de profiter des rares et précieuses choses à vivre, là dehors, dans la vie réelle.
"Et ce putain de monde peut bien cramer
Et les drogues peuvent bien me faire planer
Jamais je ne creverai sans toi
Jamais je ne creverai sans toi"
Damien Saez, Amandine
Fin de transmission.